Les Saisons Ensemble Vocal

Vincenzo Bellini

Enfant prodige, né en 1801 à Catane en Sicile, dans une famille modeste de musiciens, Vincenzo Bellini est formé dès l’enfance par son père et son grand-père. A 18 ans, il part poursuivre sa formation au conservatoire de Naples où ses premières compositions dévoilent déjà son talent mélodique. Après un premier succès au Teatro san Carlo de Naples, il se fixe à Milan où sont créés La Somnanbule et Norma, dont l’air Casta Diva sera immortalisé bien plus tard par Maria Callas.

A la conquête de Paris

Bellini arrive à Paris en 1833. Sa carrière passe avant tout et c'est à Paris qu'il faut être … Grâce à l'intervention de Rossini, le Théâtre-Italien décide de monter deux de ses opéras. Bellini s'installe tout près, boulevard des Italiens, et profite de la capitale et des plaisirs qu'elle offre.

Le musicien est particulièrement à l’aise dans une ville où les Italiens font fureur. Rossini continue de régner en maître sur la vie musicale tandis que Cherubini dirige le Conservatoire et Severino le Théâtre-Italien. Il est accueilli à bras ouverts dans le salon de la princesse Cristina Di Belgiojoso, au milieu de Victor Hugo, Alfred de Musset, George Sand, Alexandre Dumas, Heinrich Heine. Une amitié se noue entre Bellini et Chopin.

La villa Levys, tableau au musée Bellini de Catane     

Premier séjour à Puteaux

Début 1834, Bellini reçoit la commande d'un opéra pour le Théâtre-Italien de Paris : ce sera Les Puritains.

Pour préparer ce nouvel opéra à l’écart des tentations mondaines, Bellini accepte l’hospitalité du banquier anglais Samuel Levys à Puteaux, dans une maison « enfouie sous les roses ».

Malgré un livret médiocre, la création des Puritains le 24 janvier 1835 dépasse toutes les attentes de Bellini. L'enthousiasme du public atteint un paroxysme : d'après Bellini lui-même « Tous les Français étaient devenus fous, on fit un tel bruit, on poussa de tels cris, qu’eux-mêmes étaient stupéfaits d’être tellement transportés […] ce fut une chose inouïe et dont Paris, depuis samedi soir, parle avec stupeur ».

Le 31 janvier, le roi Louis-Philippe signe le décret nommant Vincenzo Bellini Chevalier de la Légion d’Honneur, et le soir du 3 février c’est Gioachino Rossini qui lui remettra, sur scène, la prestigieuse décoration.

Bellini décide de revenir à Paris pour affirmer encore sa position. Comme il l'explique non sans orgueil à un ami : « La Cour tout entière me veut beaucoup de bien. Les ministres et les maisons les plus considérées à Paris m’aiment. Généralement je suis bien vu partout… ».

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Dernier séjour à Puteaux

A partir de mai 1835, Bellini effectue un second séjour à Puteaux au cours duquel il écrit quelques mélodies. Sa santé déjà fragile lui occasionne de nouvelles inquiétudes. Fin juillet, l’attentat de la machine infernale de Fieschi entraîne la fermeture des théâtres et alourdit le climat à Paris. Début septembre, Bellini est alité. Les Levys, craignant le choléra, quittent précipitamment la villa et interdisent les visites, laissant agoniser le compositeur sous la seule garde du jardinier. A tel point que Rossini réclamera une autopsie qui révélera qu'il n’a pas été empoisonné.

Les funérailles et le monument au Père Lachaise sont couverts par une souscription organisée par Rossini. Bellini repose dans la cathédrale de Catane depuis 1876.

La ville de Puteaux a voulu honorer le compositeur en donnant son nom à une rue, à un quartier et à une résidence construite en 1964 par l'architecte Jean de Mailly.